Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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JP.TH. nous spamme :

"En raison même de l’agnosticisme qu’elle implique, la tolérance doctrinale, avec son relativisme intégral, finit tôt ou tard par déboucher sur l’intolérance civile. En effet, si, selon ma conception de la morale, je puis exploiter, exclure, ou éliminer autrui, les autres doivent faire preuve de tolérance à mon égard et admettre que j’exploite autrui. Il n’y a plus de repères, puisqu’il n’y a plus de bases ; il n’y a plus d’interdits, puisqu’il n’y a plus rien à transgresser, il n’y a plus de prescrits, puisqu’il n’y a plus de devoirs. Prétendre que la tolérance civile est possible là où toutes les affirmations sont aussi vraies, ou fausses, les unes que les autres, c’est faire fort peu de cas de l’homme ; c’est nier sa sociabilité et, à bref délai, le renvoyer dans la jungle. […]

Puisqu’il n’y a plus de valeurs objectives, et que de toute façon la raison n’est pas capable de les connaître, la valeur, dans sa conception inversée, c’est en fin de compte ce qui satisfait les passions de l’homme. En somme, le droit fondamental de l’homme, c’est le droit de satisfaire ses passions individuelles et c’est cela que devrait entériner le droit positif. Le bonheur ne dépend plus du bien commun, puisqu’il n’y a plus de bien que particulier. Nous voilà à l’opposé de l’humanisme traditionnel, selon lequel le bonheur dépend du bien commun, grâce auquel la Cité, soucieuse de justice générale, s’efforce d’offrir à tous et à chacun de ses membres les meilleures conditions d’épanouissement personnel. Avec la ruine de l’universalité des droits de l’homme, le bonheur en est réduit à être le résidu du plaisir, et même des plaisirs individuels."

Michel Schooyans