Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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6/20/2002

Quand Chronic’art prend un procès dans les dents de la part de Technikart pour concurrence déloyale, les rédacteurs du premier s’indignent devant ce qu’ils appellent des amalgames spécieux et une stratégie carnassière. Selon eux, Technikart fait du branchouille-trash putassier, ce qui n’a évidemment rien à voir avec la revue littéraire et culturelle qu’ils se piquent d’animer.

Et de fustiger les outrances du carnassier, Britney Spears en couverture ou les articles sur popstars.

Seulement le petit frère n’a pas attendu longtemps pour rejoindre le côté obscur, on dirait. Certes, les 300 pages de pub n’y figurent pas encore (on imagine que Chronic’art aura moins l’aspect d’un fanzine de quartier quand elles y figureront). Et on y parle encore de littérature.

Mais déjà le contenu s’oriente : entre deux reader‘s digest de Phillip K Dick et un « dossier » sur Nietzsche (sic), on trouvait quand même une interview de Loana, et ce mois-ci, en couverture, la bande de mouflets qui jouait dans les sous-merdes tétrahydrocannabiques d’AB Productions. Avec interviews à la clef. Bref, une remarquable tentative de NE PAS parler de Loftstory.

On pouvait espérer un truc au vitriol, mais même pas, juste quelques témoignages foireux qui démontent l’entreprise de décérébration de l’époque, laquelle est de toutes façons largement enfoncée depuis. Les techniques d’abrutissement sont sorties de cet âge de pierre, maintenant on a des caméras pour regarder de vrais demeurés faire cuire des tartes ou pleurer dans la piscine. Plus besoin de mettre en scène une bande d’acteurs défoncés sur des scénarios diaphanes. La vie des poules selon M6, matraquage médiatique compris, c’est plus efficace.

Mais bon, Chronic’art insiste : AB, c’était de la merde.

Merci, on était quelques uns à s’en douter. Mais est-ce que ça valait une couverture ?

Alors loin de moi l’idée de critiquer tout ça. J’imagine que ça fait vendre, (j’espère, en fait), et que quelques uns à la rédaction se sont fendus la gueule, le second degré c’est teeeellement tendance. Mais quand on se défend de faire du vulgaire, qu’on se dit volontiers pointu, limite élitiste, par rapport au fourre-tout de Technikart, on évite de se tirer des balles dans les pieds comme ça.

Parce que quelques libraires risquent de ranger Chronic’art entre « 20 ans » et « Ok!Podium », ça serait con.