Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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Café Chéri, mardi 23H49

– Tu vois, euh, aujourd’hui quand tu te pavanes dans une soirée hype, c’est comme… ben c’est un peu comme quand tu lis un bouquin de Sollers… pendant quelques heures t’as l’impression d’être un putain de VIP, tu te sens léger, tu te ballades à Venise en tutoyant Casanova… la classe, quoi… et quand tu refermes le bouquin tu te rends compte que t’es qu’une pauvre merde…
– J’te reconnais plus Jean-Yes, t’as largué les amarres ou quoi ? Qu’est-ce qui t’arrives ? Bourriaud a refusé ton proyectos pour le Palais de Tokyo ?
– Oh, please ! Bourriaud n’est pas en position de me refuser quoi que ce soit, ce mec est un pantin, tout juste bon à transformer un musée en parc d’attraction… Ce qui me fait flipper, mec, c’est que la hype est devenue notre nouvelle exception culturelle… C’est ce qui pouvait nous arriver de pire. C’est le moment de dynamiter ce putain de système…
– Mais alors… euh… t’es plus dans la hype ?
– T’as rien compris, la hype j’y suis plus que jamais, c’est les autres qui sont plus dans la hype. Faut rester deep underground, mec, c’est ça la nouvelle tendance. Capice ?
– Ah, OK... putain tu m'as fait peur… Bon, je te laisse t’enfoncer underground… en attendant j’ai un vernissage…