Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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Alors que l’avènement définitif du libéralisme traîne la patte, se heurtant encore à de vaines et frileuses réactions de rejet, la hype est en avance sur le processus global de désinhibition du genre humain. Eternel cycle de renouvellement du désir, la hype nous tient en haleine : sa course ne s’arrête jamais, elle se déroule en flux tendu. Aucune pause n’est autorisée, la hype est aussi ouverte le dimanche ; aucune réglementation, aucun décret n’interrompt ce mouvement perpétuel. Son obsolescence se reprogramme à chaque instant, imperceptiblement. La déception post-relationnelle est ici indolore ; les « amis à usage unique » sont aussitôt oubliés, et qui plus est, ils sont naturellement recyclables, étant pour la plupart psycho-dégradables. Une fusion inespérée entre consumérisme, productivisme et conscience écologique. Inépuisable, entièrement investi dans sa mission, le hypeux ne possède rien, n’accumule rien, n’épargne rien : il consume plus qu’il ne consomme ; en cela il est le consommateur parfait, celui dont aucun économiste n’a osé rêver.

Bruckner : « Les vandales sont des consommateurs pressés qui brûlent les étapes et vont d’emblée au terme du cycle : la dévastation ».

Notre choix est fait : nous sommes les consommateurs pressés de la hype.