Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.
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10/07/2002
Lundi 8h 13 : je suis en pleine forme, prêt à casser tout ce qui est dans le "move", dans le "bouge". Le PC cablé au web sous windows 95 avec un processeur de daube AMD K6 200 MMX pour un disque dur minable de 4.3 Go et 32 Mo de mémoire vive, me sert toujours d'unité de (post)-prod de l'info. Les 10 comptes d'hébergement gratos risquant à tout moment de se scratcher en Révolution Blanche supportent les centaines de tofs, textes et zik peer to peer encodée RM. Les 30 adresses de redirection renvoient bien aux dizaines de dossiers-sites. Les ASSEDIC m'injectent 4300 balles chaque mois jusqu'en 2004 sans broncher comme une mêre Courage sans visage ni seins. Mon amour s'infiltre à ma place dans la toile institutionnelle. Le perfecto taggé disapproved qu'on m'a donné me protège toujours aussi bien des embruns des regards acides. Le jean fake denim à 200 balles sert de camouflage basic. Tous les vendredi, nous allons à la piscine pour 12 X 50 mètres afin d'évacuer les toxines mondaines. 3 fois par semaine des séries américaines dé-réalisantes nous procurent notre taux de fiction et nous évitent de nous embarquer dans des sitcoms réelles sources d'embrouilles et d'ennui. La carte abonnement ciné nous vaccine d'aller au cinéma, on n'a pas que ça à foutre : on a de la hype et du zombie à casser. Je n'ai aucun petit chef qui m'emmerde avec son ego mal placé et je n'emmerde personne à faire mon boulot à ma place. J'efface petit à petit les pornos pour des films familiaux. La cafetière d'occaze balance chaque jour ses 2 litres de jus noir boosté à la cardamone qui accélèrent notre taux d'adrénaline. Le discount alimentaire du coin nous fourgue ses produits de base une fois par semaine pour 50 euros et je suce des bonbons qui me rappellent l'insouciance de l'enfance.