Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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Serge Balasky nous spamme :
GRATINMASTER 01 - Hier projection au Trianon de Cremaster 3 de Matthew Barney . Tout le gratin parisien de l'art contemporain (version encadrée off-line) s'est rué pour assister à la cérémonie VIP. 2 heures 45 minutes (!) de supplice visuel et physique (essayer de voir un Tarkowski au ralenti dans des fauteuils anti-UGC) orchestrées par la grandiloquence d'un wonder boy schizoïde.
Matthew Barney l'"artiste-éponge" absorbe sur son passage - et une fois suffit - tout l'arsenal visuel du cauchemar cinématographe depuis ces 20 dernières années. En vrac, l'Eponge Américaine absorbe Cronenberg et la fascination morbide des cercueils motorisés (avec un clin d'oeil à ce vieux con de César - que son âme soit compressée elle aussi) pour apâter les collectionneurs Bâleux (Radiomobile au passage en prend pour son grade avec leur fascination beauf de la tuture customisée avec pétasse-bimbo sur le capot), sans parler des ex-croissances organiques à la Videodrome, Polanski et le thème de la boucle et de l'aliénation (mise en abyme de la mise en abyme : merci on est déjà Locataire depuis la dernière dépression...), Kubrik et le lancement du fémur sans réponse (autant pécher à la Mouche, t'es sur de bouffer quelque chose après l'amour), Lynch pour l'enfermement mental sous velours hollywoodien, Clive Baker pour le gothique newlook (les masques de Barney sont inspirés des maquillages des films d'horreurs série B), les frêres Cohen et leur esthétique 50's du Grand Saut ou de Barton Fink etc. etc. (je dois en oublier... cherchez bien et vous avez tout le temps de noter pendant la projection et vous pouvez m'envoyer vos notes je les ajouterai).
Coté arts plastiques, Barney essuie le cul des artistes comme Cindy Sherman pour le travestissement (merci Filliou), de Koons avec le renouvellement du kitch et la présence de la muse vulgaire (à défaut d'une star porno il nous sort une estropiée, c'est tellement plus trash les moignons...) Super-Eponge prend aussi le contre-pied facile de l'esthétique contemporaine anorexique - la dictature du banal - en nous reg(r)avant de Renaissance numérisée (c'est bon pour la vente des DVD). Ayant pris la posture de l'artiste romantique tourmenté qui veut partager ses obsessions (NB : prendre un LSD est bien plus efficace ), n'efface pas le fait que toute la production (visuelle et plastique) est fabriquée par une équipe d'esclaves payée - fatalement - au lance-pierre mais cela déjà couter un max : le générique du film est aussi long que celui du "TITANIC" (par contre l'affiche est minimale voire mononominale).
Bref, la posture mytho-mégalomane de l'artiste pop sous l'alibi baroque est complétement obsolète à l'heure de la star-academy, des pop stars et surtout du NET ART cette pratique quotidienne de la disparition, de la communauté et de l'intéractivité. Seulement voilà pour satisfaire encore le marché de l'art, la perruque d'un Warhol est remplacée par le latex d'un masque. Cette débauche visuelle fashion pubeuse post-MTV et ce refus de narration n'est-il pas en somme l'aveu d'une complète aberration sémiologique qui n'injecte à l'oeil q'une indigeste bande annonce vouée - encore une fois - à une fin purement mercantile ? Vendre le décor et les accessoires du spectacle mortuaire d'une société gavée de signes sans foi ni loi sinon celle de la Marchandise crytallisation objectale de son propre anéantissement ? Passe-moi la vaseline chérie.