"Un petit amuse-bouche? Sur l’islam: «Il faudrait que je me convertisse à l’islam, mais vraiment. Pas à l’islam cool des cools, mais au vrai, à celui des durs à cuire et des encastreurs de Boeing. A l’islam des grandes puretés. Cet islam trancheur de queues frivoles toujours prêtes à niquer les femmes que j’aurais continué à désirer sans les baiser, sans y avoir accès, ces femmes qui jouiraient par d’autres queues. Cet islam trancheur de queues pointées comme des ogives vers le con des femmes que j’aurais dû niquer, que j’aurais dû aimer, que j’aurais dû faire jouir par tous les trous.» Sur le terrorisme: «Chaque terroriste a, a eu, aura, chaque kamikaze a, a eu, aura, sa pétasse quitteuse, ce trou qu’il aurait dû pénétrer, sa salope qui s’est barrée, etc.» Sur les extrémistes: «A la réflexion, les djihadistes, j’étais de leur côté à 1000%.»
Joli programme. Récapitulons. On est dans une partouse. Moix se régale en décrivant la scène («C’était pourtant simple ce que je voulais: échanger Dorothée contre sa grosse salope qui m’excitait à mourir»). Pendant la pause, Moix réfléchit. Le lieu, du reste, est bien choisi. Car ce Bigard de la littérature pense comme une bite. Prenez le terrorisme. Pour le narrateur de «Partouz», Mohammed Atta (l’un des kamikazes du 11 septembre) est un héros, un nouveau Charles Péguy. «Atta-Péguy, l’axe mystique d’un même combat, d’une même déso-lation, d’une même misère sentimentale et sexuelle.» Ainsi chacun s’amuse: Moix enfile des perles tandis que son héros enfile des culs.
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On passe sur les attaques au-dessous de la ceinture (Houellebecq, «un gros con») et sur les puissantes maximes de ce Nietzsche de supérette: «Tout homme dans sa vie a connu un trou qui a refusé sa bite.» Ce qui heurte surtout, c’est l’arrogance de la vulgarité, augmentée de la misogynie du propos. Le 11 septembre? Les femmes en sont les seules et uniques responsables. Ce sont elles qu’il faut punir de l’action terroriste, dans un «11 septembre anal» que Moix décrit avec l’enfièvrement de l’adolescent qui découvre dans les toilettes du collège sa première petite culotte. «Elle mouillait déjà, elle salivait de la chatte, la pute, et ça devait faire un moment qu’elle devait s’imaginer avec mon dard dans un de ses orifices.» On voit le niveau. Moix, c’est de la littérature de beauf, de la brève de comptoir sans l’avantage de la brièveté."
Didier Jacob
«Partouz», par Yann Moix, Grasset, 410 p., 20 euros.
Didier Jacob
Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.
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10/08/2004
Aprés Viviant c'est la fête à Moix!