Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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3/11/2003

Caroline Hazard spamme sur Kant'IN :

tiens Casseur, j'ai trouvé un vieux beau poème de Tristan Corbière pour les casseurs2night et autres clocharistos ... je ne comprends pas toujours tout mais ça me fait penser à vous

bises

Caro

Tristan Corbière, in "les amours jaunes" (paru en 1873)

Paris Diurne

Vois aux cieux le grand rond de cuivre rouge luire,
Immense casserole où le bin Dieu fait cuire
La manne, l'arlequin, l'éternel plat du jour.
C'est trempé de sueur et c'est trempé d'amour.

Les laridons en cercle attendent près du four,
On entend vaguement la chair rance bruire,
Et les soiffards aussi sont là, tendant leur buire,
Le marmiteux grelotte en attendant son tour.

Crois-tu que le soleil frit donc pour tout le monde
Ves gras graillons grouillants qu'un torrent d'or inonde?
Non, le bouillon de chien tombe sur nous du ciel.

Eux sont sous le rayon et nous sous la gouttière.
A nous le pot au noir qui froidit sans lumière.
Notre substance à nous, c'est notre poche à fiel.

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