Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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Extrait du Post-Observateur, 1er septembre 2014 -

L'affaire Jean-No, dont les faits seront prochainement examinés par la Cour Européenne de Sauvegarde des Droits du Post-Humain, semble préfigurer ce à quoi la combinaison de l'art et des médias semble devoir aboutir au terme de cette décennie mouvementée.

Ces deux prismes sociaux ne font que refléter ce qu'est devenu le monde en cette année 2014. Le conflit armé semble s'être généralisé comme un mode d'ouverture à l'autre, un mode de communication qui se réapproprie le vivant, le réel, le concret, voire le naturel. Les théories de "guerre préventive", "d'insécurité routière", ou de "revendication armée", ont totalement transpiré dans notre quotidien. La nouvelle tendance, celle des explosions ponctuelles de violence, dont la fin du 20e siècle avait présenté quelques illustrations au travers d'organisations diverses (terroristes indépendantistes, fractions révolutionnaires, tueurs en série célèbres), ont finalement été confirmées avec éclat dès le tout début de notre siècle.
L'admission de la thèse du Post-humain a rendu caduque l'intégralité de la théorie des Droits de l'Homme, libérant par là les peuples de leurs liens, et les individus de leurs pulsions. Dans un environnement fait de simulacres, maintes fois décrié par Pierre Baudruchard ou Jean Bourdiex, l'individu réel a perdu pied, et c'est dans l'explosion d'une violence que tout réprimait encore il y a 15 ans que cet individu se réapproprie sa propre essence : le vivant.

Réaffirmer sa nature "post-vivante" en répandant la mort, l'acte est apparu d'abord comme l'aboutissement d'une réïfication croissante de l'individu, puis comme une nouvelle norme libératrice.

Le raz-de-marée a été implacable, et sans précédent. L'affaire Jean-No ne fait assurément que préfigurer notre avenir. Considérons qu'un tiers de la population mondiale a été éradiquée selon la théorie de la "guerre préventive" ; considérons le chaleureux accueil populaire qui fut réservé aux sordides exploits des organisations occultes qui ont décimé les élites intellectuelles et artistiques dans les grandes capitales occidentales ; considérons les combats de rue qui font notre quotidien, considérons encore le florissant chiffre d'affaire de Fight Club Inc., qui a ouvert plus de 80 000 succursales à travers le Post-Occident. Considérons l'incroyable popularité de la tronçonneuse dans nos villes. Dyonisos est sanglant, mais il vit, voilà le message qui est jeté à nos yeux par Jean-No, le "boucher de Matignon".

Jean-No est un précurseur. Post-humain. Trop Post-humain.

Ph. Nassouf - septembre 2014 (idea courtesy of Jean-Yes)"