Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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Thibault de Montmirail se fait, malgré un descriptif relativement simple et juste du SDH, le porte-parole des Hypeux à Mèches Rebelles et à Charisme Yves Rocher. "Ouh les vilains crevards qui parlent de Debord mais n'ont pas lu de livre", sorte de refrain pour un article rigolo. Où l'on réalise que Thibault de Montmirail est en effet jeune - ça explique ses comparaisons de collégien capricieux - mais c'est un atout majeur pour choper le Flore. ça fleure l'élitisme VIP qui ne peut guère que s'indigner de ce que des "cancrelats" resquillent à l'entrée des beaux clubs parisiens, cancrelats qui ne peuvent donc forcément être qu'une "bande" inculte et sans scrupule, "sans connexion sociale ni capital symbolique" (exact, aucun descendant Gallimard dans la liste à ma connaissance). Bref il importe visiblement à ce charmant garçon bien-né de rétablir les frontières futiles nécessaires à la pérennité de sa conception west-side-story du monde et des mondains. Parce que dans le "Chatoyant Monde en Velours" de Thibault, on est donc soit auteur bronzé, propret et bénéficiant de nombreuses connexions sociales, soit un crevard inculte et opportuniste gate-crashant les endroits qui, finalement, ne sont pas faits pour lui.

Pour ce qui est de "l'écrivain", B. Quiriny a pourtant clairement recadré la chose :

"Paris, 16ème : jeunesse dorée, duplex hors de prix, fêtes à la cocaïne, mobiles dernier cri et fringues à la mode. Les garçons sont snobs et bien coiffés, les filles ressemblent à Lolita Pille ; on skie à Megève, on gare sa smart devant Dauphine, on dîne à Maison Blanche, on aime passionnément, on baisouille entre riches. Trottinant dans les pas d'Ellis, Thibault de Montaigu s'efforce de mettre en évidence la calamiteuse superficialité d'une faune friquée et superlativement irresponsable. On pourra à la rigueur chercher dans ce premier roman l'incurie pédagogique des pères (absents) et mères (futiles et manucurées). L'effarante sottise de l'histoire, la prodigieuse propension de l'auteur au cliché et sa syntaxe approximative n'invitent cependant pas à la clémence. On signalera aimablement à M. de Montaigu qu'on ne se dirige pas "sous" la douche, mais "vers" la douche et qu'en français les virgules ne se placent pas n'importent où. "Le nouveau Sagan est un garçon" affirme son éditeur Raphaël Sorin. Vu son pedigree, il aura sans doute moins de problèmes qu'elle avec le fisc.

Pourquoi ça va marcher ?
Parce que Thibault de Montaigu est le neveu d'Antoine Gallimard.
Parce que Thibault de Montaigu a 24 ans et une tête à faire tourner celle des filles.
Parceque Thibault de Montaigu pige à Libération.
Parce que Thibault de Montaigu a compris qu'en imitant Florian Zeller et
Nicolas Rey, il mettrait toutes les chances de son côté."


Bon, pas besoin d'en rajouter : Montmachin est un énième clone mondain, la version 6.3 de la "découverte de la rentrée littéraire trasho-bourge", bref un non-sujet.

D'ailleurs clos.