Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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"Le Monde - Jeudi 4 décembre 2003 - dernière mise à jour 22h05.

Drame sans précédent rue de Ponthieu à Paris, ce soir. Une petite centaine de jeunes gens apparemment sans intention vandale, s'étant rassemblé pour se livrer de concert à un "flashmob" (petite réunion d'inconnus en un endroit fixé à l'avance, et courte manifestation absurde importée des USA et quasi-fonctionnarisée de suite), ont apparemment décidé de tous s'immoler par le feu à une heure fixe, après avoir tous reçu un message court (SMS) sur leurs téléphones mobiles. Les badauds qui ont assisté au phénomène ont décrit le regard hagard et "comme hypnotisé" des participants au "happening", et se sont effarés de l'automatisme résigné, presque heureux, avec lequel les "flashmobbers" ont commencé à allumer leurs briquets et mis le feu à leurs propres vêtements. Certains ont eu l'idée d'asperger leurs voisins ainsi qu'eux-mêmes avec quelques bidons d'essence, bouteilles de gin, de thérébentine, de Soho Banane et de premix Smirnoff, ne se laissant dès lors aucune chance de survie. L'ensemble des participants s'est donc mis le feu à 19h50 précises, dans une unanimité que ne peut expliquer qu'un endoctrinement sévère (certains noms de sectes circulent, on pense à une résurgence déviante du Temple Solaire s'attaquant aux jeunes désoeuvrés urbains), ou un grégarisme ahurissant. Les témoins de la scène rapportant que beaucoup de flashmobbers se sont mis à hurler et à courir en tous sens dès que les flammes ont commencé à lécher leurs corps, mais hélas trop tard. D'autres auraient frénétiquement tapé divers appels au secours sur le clavier de leur portable, mais ont ainsi péri carbonisés, leur Siemens fondu entre les mains. L'un d'eux usant même de la reconnaissance vocale de son appareil, sans plus de succès.

Les secours sont intervenus le plus rapidement possible, sauvant une petite trentaine de participants d'une mort atroce. Dix-huit d'entre eux sont brûlés aux deuxième et troisième degrés, et seulement une petite dizaine s'en tire avec quelques brûlures bénines et une garde-robe flinguée.

La police s'interroge sur les motivations de cet acte, qui selon les premières analyses ne s'apparente en rien aux immolations politiques qui avaient défrayé la chronique dans les années 70 par exemple, ni à une quelconque protestation "altermondialiste". Les autorités demeurent perplexes."