Creuser le noir corporate et en faire sortir une lumière, une vérité blafarde sur tous ces suckers.


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Après l’île Saint-Louis

Un jour, ma belle, nous irons au square du Vert Galant / ici s’éteint discrètement l’île de la Citée – fondu-enchaîné vers le crépuscule / 1314, le bûcher des Templiers… te souviens-tu ? / une fois encore nous y célébrerons l’immolation sacrilège, ô ma douce / blattes ou cloportes, ils seront tous là / jeunes insectes à l’allure négligée, joues creuses et regard vide, bavardages crétins et chaussettes vintage… / Un jour, ma belle, nous irons au square du Vert Galant / bière tiède, chipolatas frétillant sur les braises, eucharistie des pauvres d’esprit, communion des médiocres / kérosène, étincelle, just do it : burn Calvi, burn ! miracle de la pyrotechnie ! sacrifice fusionnel ! ultimes agonies ! petits cris stridents de pétasses brûlantes – combustion spontanée, dépouilles et merguez emmêlées ! joie ! comme c’est mignon… oh, you pretty things ! ces petits résidus carbonisés… sur leurs carcasses fumantes se lisent encore quelques logos, vestiges de quelque obscure concept-store… leurs sourires sont figés… je les aime.